Le gâteau patate: un fars far away
On associe souvent la cuisine des îles avec des plats roboratifs, colorés et brûlants d’épices. Côté dessert, l’abondance de fruits étranges et parfumés –mangues, letchis, ananas, bananes, etc.- fait de l’ombre aux pâtisseries familiales pourtant savoureuses. Le gâteau patate souffre à l’évidence d’un intitulé peu glamour mais la dégustation tord immédiatement le cou à cette première impression. On est loin évidemment des pâtisseries aériennes des précieuses boutiques parisiennes… Mais ce n’est pas ce qu’on recherche ici.
La patate douce est une plante vivace à tiges rampantes pouvant atteindre plusieurs mètres de long. Elle produit des tubercules de forme plus ou moins allongée, voire arrondie, à la peau fine. Suivant la variété, la couleur de la peau est beige, brune, jaune, orange, rouge, violette. La chair du tubercule varie également blanc, beige, jaune, orange, rouge, rose, violette. Presque toutes les combinaisons de peau et de chair peuvent se rencontrer. Les tubercules avec la chair blanche ou jaune pâle sont moins sucrés et ont un taux d'humidité inférieur à celles qui sont rouges, roses et orange.
Ils sont très riches en amidon et leur saveur sucrée associée à une texture farineuse rappelle un peu celle de la châtaigne.
Souvent considérée par les populations qui la consomment comme un aliment de sécurité –tout comme le fruit à pain d’ailleurs-, elle a aidé à sauver de la famine en période de conflits ou de sécheresse.
La patate douce possède un avantage souvent méconnu en termes de productivité : la comparaison de sa matière sèche et énergétique produite à l'hectare dépasse largement d’autres produits agricoles comme le blé par exemple. En outre sa teneur en protéines devance de nombreux autres produits.
On trouve des patates douces dans les magasins bio ou dans les épiceries exotiques comme la chaleureuse et conviviale « Caverne d’Ali miam miam » à la lisière entre Landivisiau et Lampaul-Guilmiliau. On y trouvera, parmi mille autres trésors d’ailleurs, l’incontournable rhum agricole de La Réunion nécessaire à la réussite de ce gâteau à la texture assez proche du far ou du clafoutis. http://premiumorange.com/alimiammiam/index.html
Pour un gâteau patate à partager (ou des petits plats individuels) :
1 kg de patates douces
350 gr de sucre complet
3 gros œufs du poulailler
½ cuillère à café de gousses de vanille concassées
½ cuillère à café de poudre de vanille
150 gr de beurre demi-sel
50 gr de rhum agricole de La Réunion (un petit verre)
Eplucher, couper en cubes et placer dans une cocotte les patates. Recouvrir d’eau et ajouter une boule à thé dans laquelle on a placé la vanille concassée. Laisser cuire une vingtaine de minutes à feu moyen. Les patates sont cuites lorsque la pointe d’un couteau les traverse sans difficulté.
Allumer le four (200°).
Egoutter, puis passer les patates encore chaude à la moulinette ou au presse-purée. Ajouter à la purée obtenue le beurre coupé en cubes, les œufs battus en omelette, la vanille en poudre, le sucre et le rhum. Mélanger intimement puis verser dans un plat en terre légèrement beurré. Enfourner une heure : la maison se parfume de fragrances de vanille, de rhum… Un voyage immobile les narines écarquillées…
A partager tiède ou froid avec des amis !