Ancre mouillée et pain ébouriffé pour apéro au port!
Eloge de la lenteur avec une descente de l’Aulne sur la péniche Korriganez! L’Aulne maritime commence après le passage de l’écluse marine de Guily Glaz en aval de Port-Launay. A partir de là déroulent les méandres de l’Aulne qui s’élargit au fur et à mesure jusqu’à épouser le fond de la rade de Brest à Landévennec.
Petit à petit, les hérons et les aigrettes cèdent la place aux sternes et aux goélands. Une occasion unique de rencontrer la Douphine, rivière qui se jette dans l’Aulne en bord de voie express énervée, puis de glisser vers Trégarvan et le lieu-dit le passage –un bac permettait autrefois de passer d’une rive à l’autre-, d’admirer les pics acérés du Menez Hom à babord –qui culmine tout de même à 3300.. dm – .
Enfin, passer sous les ponts de Térénez, un ouvrage d’art en chasse un autre, longer les bateaux désarmés de la Royale qui rouillent silencieusement à babord. Virer sous les vitraux de l’abbaye Saint-Guénolé à l'heure des vêpres. Mouiller au port de Landévennec et déboucher une bouteille de cidre le temps que, dans le secret du four de Linda, armatrice de la péniche, un pain ébouriffé accueille dans sa mie moelleuse un fromage généreux et des herbes aromatiques. Alors que sonnent complies sur les hauteurs vers l'abbaye, déguster en déchirant du bout des doigts le pain brûlant et le fromage filant en éclusant le cidre face au soleil flamboyant déclinant sur la rade. What else ?
http://abbaye-landevennec.cef.fr/indexbis.htm
Pour un pain ébouriffé :
Un pain rond rassi (type pain de campagne)
Une bonne huile d’olive
Un gros bouquet d’herbes aromatiques en mélange : basilic, persil plat, ciboulette, sauge, origan, thym, thym citron, menthe poivrée, etc.
Une à deux gousses d’ail pilé
1 boule de mozzarella déchirée en lanières aléatoires
1 fromage de chèvre pas trop frais émietté
Des piments rouges frais (ou séchés)
Des quartiers moelleux de tomates séchées
Quelques fines tranches de poitrine fumée coupées en lanières
Une poignée de pignons de pin (pour le croquant)
Poivre du moulin (mais le sel est facultatif car le pain est déjà salé, de même que les fromages et la poitrine fumée)
Entailler le pain de façon à obtenir de gros cubes en prenant soin de ne pas aller jusqu’à la base afin que les morceaux restent tous attachés les uns aux autres. On obtient un drôle de hérisson attaché à un socle de croûte.
Ciseler au couteau les herbes lavées et essorées et les tomates séchées puis les mélanger à l’ail, au sel, au poivre, aux piments émincés et à l’huile d’olive.
Tartiner généreusement les interstices de ce pesto improvisé en abscisses comme en ordonnées, intercaler les lanières de mozarella et de poitrine ainsi que les grosses miettes de chèvre.
A ce stade, le pain prend une allure ébouriffée. Déposer sur une plaque, arroser d’huile d’olive et parsemer de pignons. Préchauffer le four à 200° puis enfourner et baisser à 180°. Attendre tranquillement la rencontre de la mie rassie avec l’huile, les herbes, la poitrine et le fromage, c’est-à-dire une quinzaine de minutes.
Sortir du four et laisser refroidir un peu pour éviter de se brûler les doigts en le dégustant et permettre aux saveurs de s’épouser doucement.
Déchirer du bout des doigts avec une bande de copains et un verre de cidre ou de muscadet en repassant le film de la balade au fil de l’Aulne.