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GOUEZOU
10 novembre 2013

La madeleine de Proust a 100 ans: bon anniversaire!

MADELEINES 008

« Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. » (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann, 1913).

La madeleine de Proust a donc cent ans et aujourd’hui encore, on l’adore !

Cette spécialité pâtissière lorraine fut inventée par Madeleine Paulmier, cuisinière au service de madame Perrotin de Baumont. En 1769, les gâteaux à la Madeleine sont des petits gâteaux à pâtes molles de formes arrondies. Ce gâteau qui prend vite diverses tailles et formes de coquillage est promu par la cour lorraine du roi Stanislas auprès de la bonne société mondaine de l'Europe des Lumières. Sous l'Empire, les magdeleines sont déjà sur les tables bourgeoises avant de devenir une friandise populaire après 1845. La madeleine connaît ensuite un regain de popularité grâce à Marcel.

 

MADELEINES 007

Pour environ 18 madeleines dodues

2 œufs du poulailler

1 jaune d’œuf

100 gr de sucre

120 gr de farine

100 gr de beurre demi-sel

½ cuillère à café de poudre à lever (levure chimique)

1 belle pincée de vanille Bourbon

½ citron zesté

Battre au fouet les deux œufs et le jaune avec le sucre et la vanille. Incorporer la farine et la levure puis le beurre fondu et enfin le zeste de citron râpé.

Réserver la pâte au frais deux heures.

Préchauffer le four, chaleur tournante, sur 190°. Remplir les moules à madeleine (on trouve aujourd’hui des plaques en silicone à prix tout doux). Enfourner 13 mn. Démouler sur une grille. Et s’il en reste, tenter un élégant recyclage : le sirop de madeleine (ici : http://gouezou.canalblog.com/archives/2013/11/09/28395258.html )

Pour un parfait tea time au plus profond d’un canapé moelleux, auprès du feu, une petite couverture en polaire sur les genoux, « Du côté de chez Swann » d’une main, une madeleine encore tiède de l’autre, une tasse de darjeeling sur la table basse non loin d’une immense théière fumante: « Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature (…) »

 

MADELEINES 009
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