Une crème brûlée d'automne, blé noir et potimarron
Début décembre sonne le glas de l’automne qui entame un compte à rebours avant le solstice d’hiver. Les jours sont de plus en plus courts et les marchés de Noël fleurissent. C’est également la fin de la semaine de la poésie à Landivisiau, « Moi les mots » baisse le rideau…
« A l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir
Un très beau soir d'automne
(…) »
Pour quatre crèmes brûlées :
3 jaunes d’œufs du poulailler
75 gr de sucre complet bio
50 cl de lait entier cru bio de vache bretonne pie noir
200 gr de chair de potimarron coupée en dés
Cassonade
100 gr de graines de blé noir bio (ou du kasha en magasin bio comme Halles Terres Natives à Landivisiau)
La veille, placer les graines de blé noir sur une plaque et laisser griller au four pendant un quart d’heure (à 180°). Amener le lait entier à ébullition et ajouter les graines de blé noir torréfié. Ôter du feu et laisser infuser au frais toute la nuit.
Le lendemain, filtrer les graines de blé noir (les poules vont adorer ça !). Verser le lait infusé dans une casserole avec le potimarron coupé en petits cubes. Laisser cuire sur feu doux pendant 30 à 40 mn sur feu doux. Le potimarron est cuit lorsqu’une pointe de couteau le traverse sans résistance. Mixer et passer au chinois.
Blanchir les jaunes et le sucre, mettre au ruban et délayer avec le lait orangé. Verser dans les ramequins et glisser au four pendant 1h30 à 95 °C.
Au moment de servir, parsemer de cassonade et caraméliser à l’aide d’un chalumeau.
Pour une version encore plus gourmande, disposer sur le caramel un petit tartare de fruits frais (kiwi, suprêmes d’oranges, ou égrener des pépites de pamplemousse chinois).
« (…)
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voilà le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le cœur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L'autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C'est moi qui vous le dit
Ça noircit le blanc de l'œil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli
Reprenez-vous couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent à chanter
A chanter à tue-tête
La vraie chanson vivante
La chanson de l'été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C'est un très joli soir
Un joli soir d'été
Et les deux escargots
S'en retournent chez eux
Ils s'en vont très émus
Ils s'en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu
Mais là-haut dans le ciel
La lune veille sur eux. »
(Jacques Prévert)