Récit de voyage et partage: saucisse au porc, citron, olive, tomates séchées et courgettes
De quoi est fait un récit de voyage? De tout. D’histoire, de géographie, de sociologie, de mythes, de légendes, de culture, de peinture, de rêves. C’est en ce sens que ce type de récit est aussi polyphonique: des voix diverses interfèrent, celles de personnes rencontrées dans des lieux propres au voyage, tels les auberges, les diligences, les bateaux.
Dans la diligence qui le mène à Constantine, Flaubert note : «La voiture craque et gargouille comme un ventre trop plein. Ces animaux, derrière moi, puent et gueulent; le Provençal veut blaguer le spahi, qui rit en arabe; les Maltais hurlent; tout cela n’a aucun sens qu’un excès de gaieté. Quelles odeurs! Quelle société!»
Et dans une lettre adressée à son ami Louis Bouilhet en 1858, l’écrivain décrit, sensiblement, la même atmosphère : «En fait d’ignoble, je n’ai rien vu d’aussi beau que trois Maltais et un Italien (sur la banquette de la diligence de Constantine ) qui étaient soûls comme des Polonais , puaient comme des charognes et hurlaient comme des tigres. Ces messieurs faisaient des plaisanteries et des gestes obscènes, le tout accompagné de pets, de rots et de gousses d’ail qu’ils croquaient dans les ténèbres, à la lueur de leurs pipes. Quel voyage et quelle société!»
En partance pour ailleurs ou « Etonnants voyageurs » à Saint-Malo, s’accorder ensemble une halte gourmande et partager avec ses compagnons de pérégrination une belle saucisse maison grillée au porc Blanc de l’Ouest, citron, tomates séchées, courgettes, olives et herbes fraîches : voyage et partage s’épousent dans l’assiette…
Pour une belle saucisse à partager avec 6 à 8 voyageurs affamés :
1 Kg d’échine de porc Blanc de l’Ouest bio
2 courgettes
Un bel oignon rosé de Roscoff
3 à 4 gousses d’ail
1 citron jaune bio (on n’a besoin que du zeste)
Un beau bouquet d’aromatiques en mélange : romarin, thym, sauge, persil plat, ciboulette, aillet, échalote nouvelle… Bref, ce qu’on trouve au marché ou au potager !
150 à 200 gr d’olives vertes (à dénoyauter)
Un piment rouge frais
150 gr de tomates cerise séchées
15 gr de sel de Guérande
Une cuillère à soupe de poivre noir fraîchement moulu
Du boyau à saucisses (on peut s’en procurer auprès de son charcutier)
Préparer la « mêlée » (c’est le nom que les charcutiers donnent au hachis). Passer au hachoir (à main ou électrique) tous les ingrédients –sauf les tomates séchées-, ajouter ensuite l’assaisonnement (sel, poivre, tomates séchées et zeste de citron).
Enfiler le boyau sur le tube de l’entonnoir ou de l’embossoir à saucisses. Faire un nœud à l’extrémité du boyau (ou nouer un morceau de ficelle à rôti). Passer alors la mêlée dans l’entonnoir et pousser doucement d’une main en accompagnant la saucisse qui se remplit de l’autre main. La première fois, il est préférable de solliciter un peu d’aide de la part d’un commis de cuisine bienveillant (enfant, petit-enfant, conjoint, voisin…).
On peut, pour une version « chapelet de saucisses individuelles), tourner tous les 10 à 15cm, le boyau pour arrêter la saucisse (ou recourir à des nœuds avec la ficelle de cuisine).
Lorsque toute la mêlée est embossée, percer la (ou les) saucisse(s) avec une épingle ou une brochette, de façon à permettre à l’air et à l’excédent d’humidité de s’écouler. Placer alors la saucisse sur une grille au-dessus d’un plat et le tout au réfrigérateur.
Cette saucisse cuit au barbecue, au four ou à la poêle une vingtaine de minutes. On peut la servir seule (puisque les légumes sont inclus !) avec du pain pita ou des tortillas, ou encore avec des légumes grillés, une salade bien fraîche comme un taboulé ou une coleslaw…