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GOUEZOU
31 juillet 2017

Pardon de Loc-Ildut, broderies de soie, de pierre et de bois. Macreuse confite aux oignons rosés de Roscoff caramélisés...

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Le pardon de Loc-Ildut (ou Log-Ildut) en Sizun existe certainement depuis des siècles. En 1661, nous savons qu’il avait lieu le dernier dimanche de mai. En 1838, il se tenait le jour de la Fête-Dieu. Interrompu à partir de la Première Guerre mondiale, il renaît très modestement en 1932, à l’initiative des voisins qui se sont mobilisés pour empêcher le démantèlement de la chapelle. Le pardon se limite alors à une modeste messe célébrée le troisième dimanche d’août assez confidentielle car n’attirant guère que les riverains. La véritable renaissance n’intervient qu’en 1965 grâce à l’initiative d’un recteur de la paroisse. Ce nouveau curé, l’abbé Jean-Louis Broc’h, désireux d’impliquer ses paroissiens dans des entreprises fédératrices, songe à relancer le pardon et à lui donner une ampleur nouvelle.

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Le 19 août 1965 a donc lieu le « pardon de la renaissance » dont on a célébré en 2015 le cinquantenaire. Son déroulement tient à la fois du pardon traditionnel et de la « fête bretonne » dans l’esprit du Bleun Brug (Fleur de bruyère), mouvement religieux et culturel breton, alors très influent. Religieux et profane se mêlent : messe en langue bretonne, procession et vêpres en plein air, repas champêtre. Le pardon de Loc-Ildut n’est pas réédité l’année suivante car Sizun accueille l’une des grandes fêtes annuelles du Bleun Brug, mais il devient annuel à partir de 1967.

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Le théâtre de ce pardon est donc la chapelle de Loc-Ildut, implantée dans un site remarquable, en contrebas de la route qui fut le grand axe de circulation de la région de l’Antiquité aux années 1880. Le relais de diligence (1816 – 1831 – 1845) faisant face à la chapelle est encore aujourd’hui le témoin du temps où Loc-Ildut était une étape sur la route « de Landerneau à Angers ».

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La proximité de la route est une des clés de l’existence de la chapelle mais ce n’est pas la seule : on évoque aussi, sans preuve formelle, le rôle des seigneurs de Kerbilo dont le manoir était situé à proximité de la chapelle et dont est probablement issu le Dominicain Alain de la Roche, propagateur de la dévotion au Rosaire au 15e siècle. Mais la chapelle actuelle date du 17e siècle, comme en témoignent les dates de 1653 (porte du transept sud) et 1677 (porte de la nef).

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Les formes de l’édifice surprennent : elle n’a pas de clocher mais la hauteur de sa toiture ornée d’épis de faîtage en plomb, la qualité de sa maçonnerie, l’élégance de ses portes anciennes attirent l’attention. Comment l’expliquer ? Bien sûr, elle sert de lieu de culte aux villages voisins, éloignés de plus de trois kilomètres du bourg de Sizun. Mais elle est alors connue dans toute la région comme un lieu de pèlerinage à saint Ildut. Des guérisons miraculeuses assurent sa réputation à partir du milieu du XVIIème. Un ouvrage en breton imprimé en 1655, relatif au pèlerinage de Sainte-Anne d’Auray, évoque un pèlerin de Plabennec venu chercher la guérison « e Logildut, e parrez Sizun». Dans les années qui suivent, les archives révèlent la générosité d’un homme de Guerlesquin, d’une femme de Sibiril, d’un paroissien de Milizac… qui réservent, dans leur testament, une offrande pour Loc-Ildut.

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Une telle notoriété, mais aussi la prospérité des toiles de lin dans la région au XVIIème siècle expliquent certainement la qualité de la construction et l’ambition du projet initial. Le chevet et les bras de transept devaient s’ouvrir par huit grandes baies. Les sablières portent une exceptionnelle série blochets : vingt-deux anges portant les instruments de la Passion.

Pour célébrer le large demi-siècle du sauvetage du Pardon de Saint-Ildut et ses cinq siècles d'existence, partager un confit de macreuse de Highland Cattle du Ranch de Kerbongoût aux oignons rosés de Roscoff et au miel avec une belle part de kouign patatez au blé noir...

 

Pour trois à quatre paroissiens:

Une pièce de macreuse de bœuf Highland du Ranch de Kerbongoût (env. 600 gr)

Une demi-bouteille de jus de pommes bio du Gouezou

Un joli bouquet de thym et d’origan (marjolaine) en mélange

Un bon kilo de jolis oignons rosés de Roscoff

Une très généreuse noix de beurre demi-sel bio et cru de la Ferme Hellez Vraz

Une cuillère à soupe de miel de caractère (blé noir ou châtaigner) bio

Fleur de sel de Guérande

Poivre noir du Kerala

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Découper la macreuse en gros cubes et les recouvrir d’un torchon en lin, à température ambiante au moins deux heures avant de commencer la préparation.

Préchauffer le four sur 80°, chaleur statique.

Poivrer les cubes de macreuses et les faire revenir à feu moyen dans une poêle et un filet d’huile d’olive (j’utilise l’huile de conservation des bocaux de tomates confites, une très belle huile parfumée). Dans une terrine avec un couvercle, déposer la viande caramélisée sur le thym et l’origan disposés en lit. Déglacer la poêle avec le jus de pomme: à l’aide d’une spatule diluer les sucs et, au premier bouillon, verser le tout sur la viande, fermer le couvercle et enfourner pour une dizaine d’heures. Je ne sale pas à ce stade, mais dans l’assiette avec de la fleur de sel de Guérande pour préserver le moelleux de la viande… On peut donc aller se promener, faire la sieste, une ballade dans les Monts d’Arrée, bref, profiter de la vie !

On obtient ainsi une jolie viande diablement parfumée, confite, soyeuse, légère… Un vrai bonheur qui rend obsolète l’utilisation d’un couteau. Une cuillère suffit !

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En fin de cuisson de la viande, on a donc aussi tout le temps d’éplucher et d’émincer les oignons rosés de Roscoff. Les faire revenir dans une cocotte et dans le beurre. Remuer délicatement, laisser dorer tout doucement. Poivrer et saler, ajouter le miel et laisser cuire à découvert et feu doux le temps qu’ils prennent une jolie couleur ambrée.

Au moment de servir, proposer du kouign patatez ou des petits légumes parfumés et partager la viande confite entourée des oignons caramélisés au miel, parsemer de fleur de sel.

Impossible d’y résister !

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