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GOUEZOU
4 mai 2018

Un souper diplomatique pour un roi, un régent et une favorite: chou-fleur rôti au kari Gosse

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MANOIR DE KEROUAL 3

« Les paniers apportés par une anglaise à Paris furent inventés à Londres, on sait pourquoi, par une Française, la fameuse duchesse de Portsmouth; on commença par s'en moquer si bien que la première anglaise qui parut aux Tuileries faillit être écrasée par la foule; mais ils furent adoptés. » Cette anglaise excentrique –n’est-ce pas un pléonasme ?-, prescriptrice de mode, qui lança durablement celle des robes à panier d’après Balzac, ici chroniqueur de mode, fut un personnage éminemment romanesque, aristocrate léonarde désargentée, aventurière par accident, agent double au service de Louis XIV dans le lit de Charles II. Bref, une drôle de dame.

LOUISE DE KEROUAL 3

Celle dont on dira « Le ruban de soie qui serrait la taille de Mlle de Keroualle unit la France et l’Angleterre » a vu le jour au château de Kéroual à Guilers près de Brest en 1649, -contemporaine du Gouezou qui soufflait sa première bougie-. Si les fées se sont penchées sur son berceau car elle est une véritable aristocrate et qui plus est belle comme le jour, les sorcières ne l’ont pas épargnée car c’est une fille, la cadette, née dans une famille désargentée. Le couvent semble donc sinistrement lui tendre les bras et lui ouvrir les portes. Elle y passe d’ailleurs du temps : Louise Renée de Penancoët de Keroual est en effet formée au couvent Sainte-Ursule de Lesneven -où une de ses tantes est religieuse- aux attendus de la société à son endroit : sois belle, pieuse et tais-toi. Un jeune et puissant freluquet de passage au bout du monde la remarque, lui fait une cour éhontée, et, éconduit mais séduit, lui promet une place à la cour de Louis XIV. Un voile se lève donc sur son avenir qui promettait peu. Avec la fraîcheur de ses vingt chastes printemps, la jeune Louise est lâchée à la cour comme une perdrix d’élevage le jour d’ouverture de la chasse. Elle est placée au service de «Madame», c'est-à-dire la duchesse d'Orléans, belle-sœur et cousine du roi qui est aussi la sœur du roi d'Angleterre, Charles II. Remarquée par le roi –dont on sait qu’une bonne partie de son temps était consacré à sauter sur tout ce qui bouge-, Louise échappe toutefois à la couche royale car Louis XIV la destine à un rôle diplomatique d’importance. Tournant résolument le dos aux préceptes et aux recommandations des sœurs de Sainte-Ursule, l’oie blanche du Léon apprend à naviguer à vue au cœur de la nasse de la cour dont elle apprend les us et déjoue les coutumes. A la suite de « Madame » qui rentre visiter son frère Charles II qu’elle n’a pas vu depuis longtemps, Louise est envoyée à la cour d’Angleterre en 1670. Accueillie à Douvres, la délégation est reçue avec tous les égards : Charles II a mis les petits plats dans les grands. Le Traité de Douvres rapproche les deux royaumes; tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Charles II –lassé d’une épouse laide, pieuse et stérile- roucoule auprès de Louise, qui repousse dignement et vertueusement ses avances. Cela ne fait pas du tout les affaires de Louis XIV qui brandit auprès de Louise la menace du couvent, mort sociale.

LOUIS DE KEROUAL 2

La vertu de Louise est donc sacrifiée sur l’autel de la raison d’Etat : là voilà qui, de retour en terre britannique, devient la maîtresse de Charles II et par la même occasion l’espionne au service de Louis XIV. Elle œuvre à l’horizontale pour l'amélioration des relations franco-anglaises et défend les intérêts de la France et du catholicisme, finissant même par obtenir la conversion du régent anglican sur son lit de mort. Cette promotion canapé contrainte lui permet en outre de redorer son blason défraîchi: elle reçoit des terres, est titrée duchesse de Portsmouth, comtesse de Fareham et baronne de Patersfield, se voit accorder une pension annuelle de 138 000 livres. Son influence auprès du royal Anglais durera quinze ans –jusqu’à la mort de Charles II-et le fruit de cette mission commandée portera le nom de Charles Lennox, duc de Richmond, car il sera reconnu par son puissant paternel. De retour au pays, amant trépassé et appas défraîchis, Louise fait, entre autres, l’acquisition d’un château à Tremazan, sur la côte des légendes. Si elle meurt dans un relatif dénuement à Paris en 1734, son ombre romantique plane jusqu’à nous dans d’autres destins tragiques comme celui d’une de ses descendantes glamour, chérie des tabloïds, Lady Di. La si populaire Princesse de Galles était donc bretonne. Quod erat demonstrandum.

Chou-fleur rôti au kari Gosse et frites polenta à l'origan et à la sauge pour un souper de favorite...

 

MANOIR DE KEROUAL 21024px-Photo_manoir_Keroual_02

Pour un souper diplomatique, le roi, le régent et la favorite :

1 chou-fleur de Saint-Pol-de-Léon bio et fraîchement cueilli

6 cuillères à soupe d’huile neutre

Une cuillère à soupe de kari Gosse

Une cuillère à café de curcuma

Fleur de sel

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Préchauffer le four à 200°.

Retirer les feuilles du chou-fleur et le placer dans le cuit-vapeur pour une vingtaine (ou une trentaine, selon le volume du chou-fleur) de minutes de cuisson, départ à froid. Pendant ce temps, préchauffer le four sur 200°, chaleur tournante.

Mélanger l’huile avec les épices (mais le sel). Placer le chou-fleur dans un plat métallique huilé (ou sur une plaque à pâtisserie recouverte d’une feuille de papier cuisson. A l’aide d’un pinceau, le badigeonner sur toute la surface de l’huile épicée, passer autant de couches que nécessaire jusqu’à épuisement l’huile.

Enfourner pour trente minutes, le temps au chou-fleur de terminer sa cuisson d’une part et d’autre part de rôtir une jolie croûte épicée.

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On obtient donc un joli chou-fleur tout rond, rôti, à la fois fondant et légèrement croquant. Délicieux avec une grillade, un poisson poché, et des frites de polenta aux herbes fraîches du jardin !

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