La quête du Saint Graal: je veux des cornichons à l'aigre-douce!
Pour fêter dignement une année d'existence du blog, il fallait une aventure, une vraie, un défi à relever, une quête avec tout plein de rebondissements haletants, d'adjuvants futés, d'opposants perfudes, bref, tous les éléments du schéma actanciel...
Réaliser soi-même ses cornichons maison est un jeu d’enfant comme nous allons le voir. Le plus difficile dans cette affaire est … de trouver des cornichons frais ! Ce n’est en effet pas une mince affaire et, au Gouezou, n'écoutant que notre courage, nous avons relevé le défi avec une belle audace et une admirable persévérance.
Tout d’abord, « faire du cornichon », nous ont affirmé nos fournisseurs officiels bio des Monts d’Arrée, c’est du boulot. Trop. Il faut en effet cueillir ces cucurbitacées plusieurs fois par jour pour une clientèle trop rare. Comprenons : ça ne vaut pas le coup.
Bon. Pas grave : qu’à cela ne tienne, nous allons les planter au potager ! Petit détail qui a son importance, le potager est contigu à l’enclos de nos ovins taquins et gloutons, les trois moutons noirs d’Ouessant, Marmouz le maout (le bélier), Biniouz, la brebis et Gwen-ah-du, l’agneau de l’année. Les plus petits moutons du monde, certes. Les plus voraces et sélectifs aussi, assurément. Et qui ont donc dévasté nos précieuses plantations à la faveur d’un saute-moutons par-dessus l’enclos. Il n’est strictement rien resté. Marmouz, Biniouz et Gwenn-ah-du sont extrêmement méticuleux.
Bon. Pas grave. Les cornichons, ça se mérite, tenons-nous le pour dit et notre opiniâtreté a fini par être récompensée. Quelques jours passés en Lozère, un petit tour au marché de Saint-Chély d’Apcher et shazam ! Nous voilà face à des cornichons frais et bio au détour d’un étal maraîcher. On a donc joué la carte mouton et on a tout acheté.
Tout vient donc à point à qui sait attendre. Patience et longueur de temps, etc.
Quand on veut, on peut; Quant aux moutons, ils ne perdent rien pour attendre, la vengeance étant un plat qui se mange froid.
Pour quelques très précieux bocaux :
1 kg de cornichons frais bio du marché de Saint-Chély d'Apcher
Pour la saumure :
1 litre d’eau
75 g de gros sel gris de Guérande
Pour la marinade :
30 cl de Chardonnay (les cornichons lozériens méritaient bien d’être accommodés d’une marinade au Chardonnay, non ?)
30 cl d’eau
40 cl de vinaigre blanc
50 g de sucre de canne
Des épices : badiane, anis vert, moutarde brune, moutarde jaune, petits piments, cardamome verte, cardamome noire, poivres (vert, baies roses, noir du Kérala, vert de Sichuan, etc.), feuilles de kalou pilé, écorce de cannelle, écorce d’orange amère… Bref, ce qu’on a sous la main !
La veille, cueillir les cornichons et les laver soigneusement. Dans une marmite, faire bouillir l’eau et le sel pendant une dizaine de minutes. Eteindre le feu et y verser les cornichons. Fermer le couvercle et laisser saumurer 12 à 24 h. Le lendemain donc, égoutter et bien rincer les cornichons.
Dans un cuit-vapeur, stériliser des bocaux et leur couvercle pendant une vingtaine de minutes. Adopter des tailles et des formes différentes ! Pour offrir, penser aux petits bocaux. Pour des gros cornichons, type malossols, de grands bocaux s’imposent.
Dans une casserole, mélanger l’eau, le vinaigre blanc, le Chardonnay et le sucre. Porter à ébullition et laisser frissonner à feu doux.
Laisser s’égoutter et sécher les bocaux et couvercles sur un torchon très propre. Garnir chaque bocal d’un tapis d’épices selon appétence et inspiration puis remplir de cornichons en les serrant bien les uns contre les autres. Terminer par verser le mélange bouillant jusqu’à hauteur. Refermer immédiatement les pots. Laisser refroidir. Ranger ensuite dans un endroit frais et sombre. Laisser mariner au moins une semaine avant de déguster. Ces cornichons croquants, peu vinaigrés et parfumés en diable se conservent jusqu’à deux années… Si on ne les a pas dévorés avant !
Joyeux anniversaire!