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GOUEZOU
10 avril 2018

Théodore Botrel et Frédéric Le Guyader, explorateurs, et un gratin de pâtes à la butternut rôtie, à la sauge et au chèvre affiné

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« Quittant ses genêts et sa lande

THEODORE BOTREL

Quand le Breton se fait marin

Pour aller aux pêches d'Islande

Voici quel est le doux refrain

Que le pauvre gars

Fredonne tout bas :

« J'aime Paimpol et sa falaise

Son église et son Grand Pardon

J'aime surtout la Paimpolaise

Qui m'attend au pays breton » »

On savait que Ponson du Terrail prenait des libertés avec les sciences naturelles (on se souvient avec gourmandise de son inénarrable : « Sa main était aussi froide que celle d'un serpent ») mais il faut bien reconnaître que Théodore Botrel, chansonnier breton de la première moitié du XXème siècle, aujourd’hui franchement kitsch, fut en son temps  fâché avec la géographie et poussa très loin le concept de licence poétique. Pas de falaise à Paimpol, donc. Même pour la rime avec Paimpolaise.

Né à Dinan en 1868, en pays Gallo, Théodore Botrel connait un début dans la vie difficile, monte à Paris –comme on dit- pour connaître enfin sinon la gloire, du moins le succès avec la fameuse « Paimpolaise » qu’il interprète au café-concert parisien, le Chien Noir. Les chansons populaires s’enchaînent, du Mouchoir Rouge de Cholet en passant par Ma P’tite Mimi ou encore Le Petit Grégoire, ce qui permet au chansonnier de s’installer durablement sur la riviera finistérienne, à Pont-Aven, où il finit par faire la connaissance dans les années 1910 du poète des monts d’Arrée, Frédéric Le Guyader.

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Celui-ci lui fait découvrir l’Arrée, ses terres rurales, sauvages et austères et lui confie certainement ses souvenirs d’enfance : "Il y avait des loups dans notre pays. Il y a un demi-siècle, combien de fois les ai-je pas vus, en plein jour, non seulement dans les landes désertiques des montagnes d'Arrée, sur les pentes désolées du mont Saint-Michel, mais encore au milieu des champs cultivés, tout près des villages peuplés et des bourgades voisines..". A la suite de ce voyage en terra incognita, aux airs de périples d’explorateurs, bien loin des repères urbains et des scènes parisiennes, Théodore Botrel, très inspiré, écrivit la chanson du chevrier :

« Dans les Monts d'Arrez, en Bretagne,

Daniélou, le gai pastoureau,

S'en va, rôdant par la campagne,

Avec sa chèvre et son chevreau:

Le loup rôde, pastoureau,

Garde ta chèvre et ton chevreau !

Le loup rôde, Daniélou,

Garde ta chèvre du loup ! »

Gageons que Frédéric et Théodore se seront attablés dans quelque fruste auberge, à Saint-Rivoal ou à Botmeur, pour partager un repas simple et roboratif, écoutant certainement les contes délicieusement anxiogènes d’un barde hâve et cacochyme blotti au coin de l’âtre, tirant sur sa maigre pipe d’une main et agaçant la braise d’un tisonnier noirci l’autre. Honorons donc en leur mémoire ce gratin de pâtes à la butternut rôtie, au chèvre et à la sauge, en frissonnant d’effroi.

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Pour un poète, un chansonnier, un chevrier et un conteur :

600 g de chair de courge butternut épluchée, épépinée et coupée en dés

320 g de pâtes courtes sèches (fusillis ou macaronis) de chez Maha (La Fabrik des Mille et Une Pâtes sur le marché de Morlaix du samedi matin)

Un petit fromage de chèvre affiné de chez Joséphine (La Ferme de Joséphine sur le marché de Sizun du mercredi matin)

30 g de beurre demi-sel, bio et cru de la Ferme Hellez Vraz

100 gr environ de crème fraîche de Bretonne pie noir

Un petit bouquet de sauge du jardin

Quelques branches de thym frais

Sel de Guérande

Poivre noir de Madagascar

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Préchauffer le four à 200°C. Poser les morceaux de courge sur une plaque recouverte de papier cuisson, les arroser d’un filet d’huile d’olive, saler et ajouter un peu de thym. Enfourner pendant une trentaine de minutes, le temps que les morceaux deviennent fondants sans pour autant se défaire.

Peu avant la fin de cuisson de la courge, porter à ébullition une grande quantité d’eau dans une grande casserole. La saler puis y plonger les pâtes et laisser cuire le temps (cinq minutes pour les macaronis et 3 minutes pour les fusillis). Les pâtes finiront de cuire dans le gratin.

Pendant ce temps, préparer un saladier avec le beurre, la moitié de feuilles de sauge ciselées. Egoutter les pâtes et les verser dans le saladier. Mélanger et ajouter la crème, la noix de muscade et un peu de poivre. Mélanger à nouveau de manière à assaisonner les pâtes. Ajouter ensuite 2/3 de la courge rôti.

Transférer le tout dans un moule à gratin, ajouter le reste de courge et les dés de fromage de chèvre, puis le reste de sauge et enfin des copeaux de beurre.

Enfourner et laisser gratiner une quinzaine de minutes, juste le temps que le fromage fonde.

Déguster de suite, chaud.

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